Sous la dénomination de Toyota 7 se trouvent trois générations de voitures de compétition. Ces autos ont été construites au Japon entre 1968 et 1970. La première, conçue à partir de rien est la 415S. La deuxième qui en dérive est la 474S et le dernière est la 578A. Plaçons-nous dans le contexte.
La première édition du Grand Prix du Japon a lieu en 1963 et Toyota y est présent. Trois ans plus tard, une 2000GT termine à la 3e place, Toyota se rend compte de son potentiel et de l'impacte sur le public d'un tel succès.
Son grand rival, Nissan, possède la R380 héritée de Prince. C'est une voiture spécialement construite pour la compétition avec un moteur central à la façon des Porsche 906.
La 2000GT n'est plus à la hauteur, il faut développer une nouvelle auto plus compétitive. Toyota décide alors de monter un véritable programme de compétition. Le but avoué est de participer au Championnat du monde de voitures de sport, style Le Mans. Pour commencer, il va se mesurer à la concurrence dans les courses nationales.
Fin 1967, la FIA annonce que le Groupe 6 voit la cylindrée maximum augmenter de 2 à 3 litres pour 1968. D'autre part un nouveau Groupe 7 est ouvert, c'est la catégorie des voitures de Can-Am née en Amérique.
Ces voitures de Groupe 7 bénéficient d'une réglementation assez souple, en gros tout est permis tant qu'il y a 4 roues, 2 sièges et une carrosserie par dessus. Le Can-Am est devenu instantanément populaire en Amérique et le tsunami va frapper le Japon en 1968 avec plusieurs autos et pilotes étrangers qui viendront se mesurer aux équipages autochtones.
Deux constructeurs décident de se lancer dans le développement de voitures Can-Am, Nissan et Toyota. Le premier développe une nouvelle auto, la R381 qui doit être mue par un moteur V12 de 5 litres. Jamais un constructeur japonais n'a construit un si gros moteur. Toyota conçoit une barquette équipée d'un moteur V8 de 3 l. pouvant continuer en Groupe 6 et qui potentiellement pourrait courir en Europe. Le prototype dénommer 415S est connu sous le nom de Toyota 7.
Alors que la 2000GT, développée et mise au point par l'équipe de Jiro Kawano, entre en production en 1967, ce même team se voit confié le projet de la Toyota 7.
Les délais sont extrêmement courts pour développer une telle voiture de course. Malgré cela, le projet est entrepris de manière très sérieuse. L'expérience acquise dans la conception de la 2000GT apporte ici un gain de temps précieux. C'est un peu la même formule qui est utilisée. L'équipe de Jiro Kawano entreprend les études techniques et la construction est confiée à Yamaha. Des dessins sont réalisés puis une maquette à échelle réduite est confectionnée. La forme s'inspire fortement de la magnifique Lola T70.
Pour la partie mécanique, Toyota demande à Yamaha de développer un moteur compétitif sur la base du seul V8 présent dans la gamme, celui de la Century. C'est un bloc en alliage léger avec ses 8 cylindres inclinés à 90o. Les culasses d'origine sont mises de côté et Yamaha développe de nouvelles culasses en aluminium à deux fois double arbres à cames en tête. Même procédé donc que pour la 2000GT avec son bloc de Crown recoiffé par le constructeur de motos. La cylindrée est de 2982 cm3 (alésage/course de 78x78 mm). Rapidement muni d'une injection directe Nippon-Denso, il développe 330 ch avec une compression de 11:1. Bien sûr, ce n'est pas un foudre de guerre, comparé aux 450 ch d'un V8 américain, il n’est pas compétitif, mais c'est déjà remarquable quand on pense aux 150 ch originaux de la Century.
Un châssis en acier supporte une caisse monocoque en fibre de verre. Le poids total de l'engin est de 800 kg. Un premier exemplaire est assemblé, il utilise les moyeux et les jantes en magnésium de la 2000GT. Comme le V8 n'est pas encore prêt, ce prototype est équipé d'un moteur de 2000GT. Elle est assez belle, 100% japonaise, et à cette époque, rien de semblable n'existe au Japon. Une série de tests sur circuits va révéler les défauts à corriger, mais bien vite elle doit faire ses preuves en compétition. Le nom de code de la Toyota 7 est 415S.
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Esquisse de la Toyota 7 |
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Le premier exemplaire est assemblé |
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Premiers tours de roue sur le circuit de Suzuka, février 1968 |
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