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MAZDA

787B

 

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La première apparition de Mazda aux 24 Heures du Mans remonte à 1970 lorsqu'une Chevron belge équipée d'un moteur Mazda 10A se présente dans la Sarthe. Puis c'est l'écurie Sigma qui fait courir une voiture avec moteur Mazda en 1973, la MC73.

La classe IMSA est remportée par Mazda en 1987, 1988 et 1989. Depuis 1983, Mazda est présent aux 24 Heures du Mans avec des prototypes qui remportent régulièrement leur classe. Mais la menace d'interdire les moteurs rotatifs plane sur le Mans. Il est annoncé en 1989 que dès l'année prochaine, il ne sera autorisé que des moteurs de 3,5 litres de cylindrée non-turbocompressés, comme en F1, ce qui condamne les moteurs à pistons rotatifs. A cette époque, la compétition se déroule entre les Sauber-Mercedes M119 (V8 5,0 L Turbo), les Porsche 962C (Flat 6 3,0 L Turbo) et les Jaguar XJR-9LM (V12 7,0 L). Ces constructeurs réclament plus de temps pour s'adapter, au risque de ne pas pouvoir participer. Les officiels cèdent et décident de reporter la nouvelle réglemantation d'une année.

1990 doit être la dernière année et Mazda redouble sa détermination à remporter la victoire absolue. Une Mazda 767B remporte la classe GTP mais est 20e au général. Les deux nouvelles 787 doivent abandonner sur problèmes techniques.

Dès 1991 la nouvelle réglementation entre en vigueur, banissant les moteurs à pistons rotatifs. Mazda se voit déjà renoncer à son rêve lorsque la nouvelle tombe : au vu du nombre limité de teams pouvant se conformer au nouveau règlement et afin de garantir un plateau garni, les voitures de course aux anciennes spécifications Groupe C sont autorisées à participer. 1991 sera une année charnière. Les voitures conformes sont classées dans la catégorie C1, les autres dans la catégorie C2. La grille de départ sera organisée avec les C1 en premier, devant les C2, peu importe les temps réalisés en qualification. De plus certaines voitures de catégorie 2, plus puissantes, se voient pénalisées d'un handicap de 100kg de surpoids. Les Mazda entrent dans la catégorie 2 mais n'ont pas à embarquer de ballast.

C'est un second sursis et Mazdaspeed se remet à l'ouvrage. Il équipe le moteur quadrirotors d'un système d'admission d'air variable linéaire qui permet d'optimiser le couple à bas régime et la puissance à haut régime. Le système d'injection de carburant a été amélioré. L'allumage a été soigneusement affiné en adoptant un système à trois bougies pour chaque rotor. Basé sur le 13J, il devient R26B. Il est capable de 900 ch en puissance maximale mais est limité à 700 ch à 9000 t/min pour la compétition. Le couple est de 608 Nm à 6500 t/min. Une boîte de vitesse Porsche à 5 rapports est utilisée.

La carrosserie est modifiée avec un empattement allongé. Les travaux en soufflerie ont permis d'améliorer le refroidissement des nouveaux freins au carbone. La suspension est retravaillée avec des roues plus grandes. Les radiateurs de refroidissement d'eau situés dans les flancs sont remplacés par un radiateur unique logé dans le nez de la voiture. Le châssis-coque en carbone et kevlar permet un poids total à vide de 830 kg et la vitesse maximum dépasse les 350 km/h. De plus Mazda s'est payé un consultant spécialiste du Mans en la personne de Jacky Ickx.

En juin 1991, Mazda a trois voitures sur le circuit du Mans, plus un mulet au paddock. Une 787 et deux 787B. La course doit être une dernière confrontation entre Jaguar et Sauber-Mercedes, Porsche, Mazda et Peugeot jouant les seconds rôles.

Durant les qualifications, 3 Mercedes, 4 Porsche, 2 Peugeot et 1 Jaguar établissent les 10 meilleurs temps. Les Mazda sont 12e à plus de 12 secondes du premier, 18e et 24e.

Le départ est donné à 16 heures le 22 juin. Les Peugeot mènent la première heure de la course, puis souffrent de problèmes mécaniques. C'est alors un combat entre Mercedes et Porsche qui prennent la tête de la course à tour de rôle. Durant la nuit, victimes de plusieurs avaries les voitures de la catégorie 1 succombent les unes après les autres. A l'aube, La Mercedes de Schlesser/Mass/Ferté est toujours en tête, Jaguar et Mazda bataillent pour la 2e place. Les Jaguar et leur moteur de 7,4 L consomment plus et doivent tourner plus lentement. La Mazda de Johansson/Kennedy/Sandro suit en 5e place mais doit s'arrêter pour remplacer un arbre de roue.

L'autre Mercedes surchauffe, Schumacher s'arrête au stand pour changer la courroie de la pompe à eau. Il réalise le tour le plus rapide en course. Après 17 heures de course, la Mercedes de tête s'arrête à son tour pour le même problème de surchauffe, mais cette fois, l'issue est fatale. La Mazda de Weidler/Herbert/Gachot, qui se trouvait à trois tours du leader, se retrouve en tête. Weidler passe le volant à Herbert deux heures avant la fin de la course. La Mazda 787B #55 n'a subi aucune avarie, elle a tourné comme une horloge pour remporter ces 24 Heures du Mans le 23 juin 1991.

La Mazda a parcouru 362 tours de circuits, soit 4923 km, à la vitesse moyenne de 205 km/h. C'est à la fois la première victoire pour un constructeur japonais et la seule et unique pour un véhicule à moteur rotatif. Les trois Jaguar qui occupent les places suivantes sont à 2, 4 et 6 tours de distances. La deuxième Mazda 787B #18 est 6e et la 787 "ancien modèle" #56 est 8e. Le reste des finalistes sont majoritairement des Porsche biturbo, elles étaient 19 au départ.

A la fin de la compétition, Johnny Herbert, épuisé, est victime d'un malaise. Il est conduit à l'infirmerie et n'est pas présent sur le podium avec ses collègues Bertrand Gachot et Volkert Weidler.

Encore un mot à propos des Mazda, sur les 38 voitures au départ de la course, 16 voitures sont à l'arrivée dont 12 seulement classées. Parmi ces 12, il y a les trois Mazda engagées. C'est dire la fiabilité des autos japonaises.

La Mazda 787B #55 est peinte en orange et vert, les couleurs de la marque de vêtements japonaise Renown qui l'a sponsorisé. La compagnie, qui existe depuis 1902, a fait faillite en 2020, conséquence de la crise due au Covid.

Les 24 Heures du Mans reste la course phare du Championnat du monde des voitures de sport (WSC), mais ne représente qu'une manche sur 8. Cette année, le Championnat est remporté par Jaguar avec 108 points, devant Peugeot (79 points), Mercedes (70 points), Spice (54 points) et Mazda (47 points).

Comme promis, le nouveau règlement est appliqué en 1992 et les moteurs à pistons rotatifs ne sont plus autorisés. Mazda désire continuer en WSC et prépare un nouveau prototype. N'ayant pas les moyens de développer un châssis et un moteur, Mazda achète une Jaguar XJR-14, championne du monde 1991, et l'équipe d'un moteur Judd GV10 de Formule 1. Nigel Stroud s'arrange pour accommoder le V10 de 3,5 L dans le châssis TWR. La voiture s'appelle Mazda MXR-01 et le moteur rebadgé Mazda est le MV10. Au Mans 1992, c'est une 4e place, derrière deux Peugeot 905 et une Toyota TS010.

Mazda se sert encore de son quadrirotor R26B dans la RX-792P, engagée au Championnat IMSA 1992 en catégorie GTP. Après cet essai, Mazda ne se représentera plus au WSC.

En 1994, la réglementation aplicable pour les 24H du Mans autorise la classe GTS. Une RX-7 ex-GTO est engagée par un team privé japonais. Elle sera battue par une Nissan 300ZX-GTS Turbo.

 

Mazda 787
24 Heures du Mans 1990

Les 4 Mazda 787/787B
24 Heures du Mans 1991

Mazda 787B #55
24 Heures du Mans 1991

Mazda 787B #18
24 Heures du Mans 1991

Mazda 787 #56
24 Heures du Mans 1991

Mazda 787B 1991

Moteur type R26B (1990-1991)

Quadrirotos, cylindrée 4x654 cm3
puissance 700 ch à 9000 t/min
couple 608 Nm à 6500 t/min
Moteur vinqueur des 24H du Mans 1991 sur la Mazda 787B

Les 4 rotors du moteur R26B

Le R26B dans la 787B

Bertrand Gachot et Volkert Weidler
entourés des équipages Jaguar

Musée des 24 Heures du Mans

 

Musée Mazda de Hiroshima, en août 2006.

Au musée des 24H Le Mans que j'ai visité en mars 2024.

 

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