Pour 1970, l'escalade de puissance en Can-Am fait rage et Toyota est bien décidé à surpaser les Nissan. On prépare une version double turbo de la Toyota 7 (578A), dans l'espoir également de participer à des courses de Group 7 à l'étranger.
La voiture est semblable à celle de l'année dernière mais son aérodynamique est encore optimisée. La ligne futuriste est marquée par de larges entrées d'air dans les flancs.
Quatre autos sont construites avec des configuration moteur différentes, atmosphérique et turbocompressé. Le bloc tout alu est un V8 à 90o de 4986 cm3 (102x76 mm) à 32 soupapes et 4 arbres à cames en tête. En version atmosphérique (79E) , il développe 600 ch à 7600 t/min.
Sur la configuration à double turbos (91E), la puissance s'élève à 800 ch SAE à 8000 t/min. Le couple est alors de 726 Mn à 7600 t/min. L'allumage transistorisé est fabriqué par Nippondenso ainsi que l'injection indirecte de type Bosch.
Pour transmettre cette puissance, la boîte est remplacée par une ASCO (Aisin Seiki Co.) SR-55 à 5 vitesses. Asco fourni également l'embrayage multidisques. Les freins à disque sont des Girling aux quatre roues, qui sont montées de pneus Firestone.
Le châssis tubulaire est en aluminium et la carrosserie est fabriquée en matériau composite à base de fibre de carbone. Les échappements et une grande partie de la suspension sont en titane. Le poids total à vide n'excède pas 620 kg avec le pilote, ce qui lui donne un rapport poids/puissance extraordinaire de 0.78 kg/ch. Sa vitesse maximum est de l'ordre de 360 km/h.
La voiture doit être prête pour le GP du Japon qui a lieu le 26 juillet 1970. Les premiers essais se déroulent avec un moteur atmosphérique d'environ 600 ch. Le moteur turbo est tenu secret et ne sera dévoilé qu'au dernier moment pour surprendre Nissan. En avril, une 7 Turbo est prête.
Cette fois Toyota a l'arme absolue pour écraser la concurrence. Malheureusement, lors d'essais avec la voiture turbocompressée, le pilote phare du team Toyota, Minoru Kawai, est victime d'un accident et se tue au volant. La 7 Turbo est complètement détruite. C'est la consternation, après Yukio Fukuzawa, le team perd un autre pilote talentueux.
De plus, en 1970, de nouveaux règlements antipollution sont imposés partout dans le monde et les constructeurs automobiles doivent consacrés leurs efforts et engager des moyens considérables dans la recherche de moteurs moins polluants.
En juin, Nissan, suivit de Toyota, décident d'abandonner la compétition et le Grand Prix du Japon 1970 est alors annulé, marquant par là même la disparition prématurée de ces spectaculaires voitures de la course automobile au Japon.
Victime de ces deux événements, la Toyota 7 Turbo ne participera alors jamais à aucune course. Par contre la compétition Groupe 7 continue sans les leaders durant l'année 1970.
Il existe actuellement 3 exemplaires. Le Musée Automobile Toyota possède une bleue à moteur atmosphérique et une rouge/orange à moteur turbo. Une autre turbo est conservée en Hollande.
La Toyota 7 Turbo résidant au Japon a fait l'objet d'une restauration complète qui se termina en octobre 2001. En fait, il a fallu 2 ans et plus de 2000 heures de travail pour la remettre en état de marche. Ce sont des ingénieurs de chez Toyota qui ont donné de leurs temps libre, sous la direction de Kazufumi Toriya.
Depuis lors, elle participe au Festival of Speed de Goodwood ainsi qu'aux diverses manifestations historiques qui ont lieu dans son pays natal.
Dimensions :
longueur 375 cm
largeur 204 cm
hauteur 84 cm
empattement 235 cm
voies 146,8/148 cm
|
|
 |
Toyota 7 Turbo |
 |
Toyota 7 atmosphérique |
 |
Le moteur atmosphérique à injection des essais |
 |
Toyota 7 Turbo |
 |
Moteur Toyota 7 Turbo 91E |
 |
 |
Kawai avec sa 2000GT et la Toyota 7 qui lui fut fatale |
 |
Hiroshi Hosoya |
 |
Toyota 7 Turbo TAM |
 |
Les 4 Toyota 7 fabriquées |
|