L'histoire de l'évolution de la construction automobile au Japon est marquée, non seulement par les diverses périodes politiques qu'a traversé le pays depuis plus d'un siècle et la volonté de ses citoyens de construire des produits 100% indigènes, mais également par un bagage historique millénaire particulier.
Roue se dit kuruma en japonais, terme qui signifie aujourd'hui également tout véhicule roulant et plus spécialement la voiture. Le symbole pour kuruma est une sorte de char à deux roues. Si la roue existe depuis des millénaires et est utilisée depuis longtemps à travers le monde, le premier texte faisant mention de kuruma se trouve dans les « Chroniques du Japon », Nihon Shoki, compilées en l'an 720.
Comme dans la plupart des autres pays les chars à bœufs et les charrettes sont employés pour le transport de marchandises mais le Japon n'a pas développé de système routier jusqu'à la fin du XIXe siècle. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d'abord la topologie du pays rend difficile la construction de voies terrestres, montagnes et fleuves sont autant d'obstacles à un réseau routier tel que les Romains ont pu le faire en Europe par exemple.
L'archipel du Japon est traversé de nombreuses rivières, le transport de personnes et de marchandises s'est naturellement développé par voie maritime et fluviale.
Il faut également se replacer dans l'époque, jusque vers la fin de l'ère Edo (1603-1868), le Japon est enfermé dans un féodalisme et un isolement commercial depuis plus de deux siècles et demi. C'est le gouvernement militaire central (bakufu) du Shogun qui contrôle les terres et les transports. C'est une période tendue où le Shogun est en proie à des complots politiques de la part de seigneurs de provinces, voir même d'invasion étrangère. Les cinq grands axes principaux du pays sont étroitement surveillés et parsemés de quelques 248 points de contrôle. Chaque voyageur ou transporteur de marchandise doit se déclarer aux représentants du bakufu. Le voyage à pied d'Edo à Kyoto (route Tokaido) prend environ 12 jours.
Les autres routes du pays sont des chemins étroits pavés de gros cailloux et ne sont absolument pas adaptées aux passages de véhicules à roues, spécialement sur les sentiers de montagne. Seuls les samouraïs sont autorisés à monter les chevaux. Les marchandises sont transportées à dos d'hommes ou de bêtes.
Le moyen de transport terrestre le plus ancien est le palanquin, appelé kago ou norimono, selon le style.
C'est vers 1853 que le pays se rouvre au monde et que le système moyenâgeux se transforme peu à peu en une société économique permettant les biens privés. Les premiers traités de commerce et d'amitié avec l'occident sont signés entre 1858 et 1864, avec les Etats-Unis, la Hollande, la Russie, la Grande Bretagne, la France et la Suisse.
Le port de Yokohama est le premier à s'ouvrir au commerce extérieur en 1859. L'économie principale du Japon est alors l'agriculture. L'industrialisation accuse un retard considérable par rapport à l'Europe ou les Etats-Unis.
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Symbole Kanji pour kuruma et ancien dessin présentant un kuruma |
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Moyens de transports primitifs |
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Chemin pédestre et transport fluvial |
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Traversée de gorges |
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Pont Eitai sur la rivière Sumida, 1771 |
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Transport sur la rivière Edo |
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Chemin de Tokaido, vers 1800, route reliant Edo (Tokyo) à Kyoto à travers le Kansai |
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Palanquins et pousse-pousse sont les premiers moyens de transports terrestres au Japon |
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Port de Yokohama, 1871 |
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