Plusieurs catastrophes empoisonnent l'économie japonaise durant cette décennie, tout spécialement en 2011.
Tsunami
Le tremblement de terre suivi du raz-de-marée de mars 2011 dans la province de Tohoku a fortement affecté toute l'industrie japonaise, en particulier les constructeurs automobiles et équipementiers japonais. Cette région abrite un grand nombre de fournisseurs de pièces électroniques. La mise hors course des fabricants a une répercussion sur les chaînes d'approvisionnement au niveau mondial. Les équipementiers étant privés de certaines pièces, les constructeurs automobiles doivent stopper la production dans plusieurs usines. Nissan, Toyota, Honda sont les plus touché. Des chaînes de montage sont déplacées dans d'autres usines moins affectées par le tremblement de terre et d'autres fournisseurs sont sollicités pour les pièces détachées. La production tourne au ralenti pendant plusieurs mois.
Tempète et typhon
Décidement le sort s'acharne sur le Japon, fin août 2011 la tempête tropicale Talas traverse le sud du pays faisant plus de 100 morts. Peu après le typhon Roke débarque sur l'archipel le 20 septembre 2011 avec des vents de 200 km/h. Plus d'un million de personnes déplacées limite le nombre de disparus à une dizaine mais les dégats matériels sont considérables. Nagoya, Tokyo et la région de Tohoku (encore) sont victimes d'innondations. Toyota doit arrêter 11 de ses usines pendant le passage du typhon, 2 pour Nissan.
Inondations en Thaïlande
En septembre 2011, alors que la production automobile japonaise reprend une cadence presque normale, la Thaïlande subit des inondations record. Toyota Motor Thailand (TMT) est établi en 1962 et fabrique des voitures depuis 1979. En 1989, une usine de moteurs complète l'infrastructure. En 2010 TMT produit 630 000 véhicules par an, à destination de la Thaïlande mais aussi à l'exportation vers l'ASEAN et l'Océanie. Suite au déluge, les trois usines d'assemblage Toyota en Thaïlande sont stoppées. Vient s'ajouter le problème des équipementiers implanté en Thaïlande qui doivent interrompre leur production causant une pénurie à l'échelle mondiale. Toyota doit suspendre la production dans quatre usines des Etats-Unis et du Canada par manque d'approvisionnement en pièces détachées, principalement des composants électroniques et en résine. Les usines au Japon tournent au ralenti ainsi que dans les autres pays asiatiques (Philippines, Malaisie, Indonésie, Vietnam et Pakistan). La perte enregistrée par Toyota est estimée à environ 2,5 millions de dollars. L'usine Honda située au centre de la Thaïlande, à Ayutthaya, produit annuellement 170 000 véhicules, soit presque 5% de la production mondiale du constructeur japonais. Elle est totalement submergée et reste inaccessible durant plusieurs semaines. Honda met deux usines japonaises au ralenti ainsi que six autres en Amérique du nord. Mazda et Mitsubishi doivent également interrompre la production dans leurs usines thaïlandaises.
La rapidité du rétablissement de l'industrie automobile nippone a encore une fois démontré la grande réactivité des firmes japonaises. Ces entreprises ont su tirer les leçons du choc financier de 2008 en améliorant leur stratégie de gestion de crise. Toyota doit laisser sa place de premier constructeur mondial à GM en 2011 mais la regagne en 2012.
Les îles Senkaku, embargo de la Chine sur le Japon
Le conflit territorial des îles Senkaku prend toute son ampleur dans les années 2000. Ce petit archipel d'îles inhabitées situé en mer de Chine orientale est annexé, tout comme Taïwan, par le Japon en 1895, conséquence à la première guerre sino-japonaise. Après la dernière Guerre mondiale, les Américains redistribuent les cartes, rendant Taïwan à la Chine et gardant les îles Senkaku sous son administration jusqu'en 1972 avant de les redonner au Japon. La République populaire de Chine a toujours revendiqué ce bout de terrain pour des raisons historiques ancestrales, mais depuis 1971 la République de Chine (Taïwan) considère l'archipel faisant également partie de son territoire et en réclame la souveraineté.
Ce conflit d'intérêt tourne autour de possibles gisements d'hydrocarbure décelés dans les fonds marins avoisinant.
Jusqu'aux années 2000, le conflit s'est surtout manifesté par des allusions et des démonstrations nationalistes. Mais par la suite, les frictions se sont transformées en tensions diplomatiques. Arraisonnement de bateaux, embargo sur les métaux rares extraits de Chine et dont le Japon se voit privé.
En 2012, la République populaire de Chine passe un cran supérieur et déclare un embargo sur les produits japonais. La chute des ventes de voitures sur le plus gros marché mondial a des répercussions terribles pour les constructeurs japonais. En septembre déjà, les ventes de Honda ont chuté de plus de 40%, celles de Nissan de 35%, quand celles de Toyota elles sont carrément divisées par deux.
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Raz-de-marée de Tohoku 2011 |
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Innondations à Nagoya, typhon Roke, 2011 |
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Une Prius dans les usines Toyota
victime du typhon Roke, 2011 |
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Usine Honda Thailande, 2011 |
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Usine Honda Thailande, 2011 |
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Toyota Motor Thailande, 2011 |
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Iles Senkaku |
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Embargo chinois sur les produits japonais |
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