Les chocs pétroliers
L'industrie automobile japonaise se porte bien et même mieux encore avec les deux crises pétrolières qui se succèdent. Le choc pétrolier de 1973 voit le prix du baril s'envoler, passant de 3 à 12 dollars. En 1979, conséquence du conflit en Iran, le baril passe à 40 dollars, ce qui est moins bien pour le Japon qui se fourni essentiellement en Iran. Ce deuxième choc pétrolier provoque une crise mondiale, dont la crise monétaire des Etats-Unis de 1980.
La conséquence de ces chocs pétroliers est une hausse du prix du transport, affectant la valeur de toute marchandise transportée. La consommation globale diminue. L'industrie automobile est directement frappée par la crise du pétrole. La solution est de consommer moins, et pour cela il faut des véhicules plus économiques. C'est là que les automobiles japonaises arrivent à propos. Les utilisateurs se tournent alors vers ces petites autos, bon marchées et consommant moins de carburant que leur rivales américaines. En Europe, bien qu'on y fabrique aussi des voitures économiques, les japonaises sont bien moins chères, et « avec toutes les options incluses ». Et il faut bien le reconnaître qu'une Corolla de ces année-là, ça ne tombe jamais en panne.
Accords du Plaza
Alors arrivent les accords du Plaza en 1985. Signés par les membres du G5, les 5 pays les plus industrialisés de l'époque. Cet accord porte sur les taux de change entre ces pays, la volonté est de déprécier le dollar, pour cela on monte le mark et le yen. Cela fonctionne bien, surtout pour le Japon. Malgré la fin des interventions sur le marché des changes, suite aux accords du Louvre de 1987, le dollar continue à baisser. En deux ans le taux d'intérêt dans les banques du Japon fond de moitié. En huit ans le dollar passe de 250 à 113 yens. Le pouvoir d'achat des Japonais est au plus haut, les intérêts au plus bas, la consommation est boostée et les investissements grandement facilités.
Avec une économie croissante à ce point, les investisseurs prennent plus de risque et débloques des capitaux qu'ils n'auraient pas touchés dans d'autres circonstances ou demandes des prêts aux banques pour investir. L'activité financière du pays est en ébullition. La bourse de Tokyo, dont l'indice Nikkei 225 double en deux ans, et même triple en cinq ans, devient la plus grande place financière du monde en 1987. L'euphorie a un effet sur les actifs immobiliers qui augmentent de 240 % en cinq ans. Le produit national brut plus que double sur ces cinq ans, devenant le plus important parmi les nations industrialisées.
En ce qui concerne l'industrie automobile, les ventes de voitures triplent durant ces cinq années et les constructeurs font d'énormes profits. L'argent gagné est investi dans de nouveaux équipements et en augmentation de capital. De grandes sommes d'argent sont aussi investies dans les opérations outre-mer. Au niveau des voitures, les modèles sont améliorés, remplacé deux fois plus fréquemment qu'à l'accoutumée. Les exportations atteignent des sommets alors que les constructeurs s'implantent aux Etats-Unis puis en Europe. Il y a prolifération de variantes, tout est bon pour s'octroyer plus de clients et attraper les ventes. Des marchés de niche sont ouverts comme les rétro-cars de Nissan ou les supercars, Honda NSX, Mitsubishi 3000GT et autre Nissan 300ZX qui apparaissent toutes en 1990.
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Publicité pour l'économique Honda Civic, 1973 |
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Publicité Toyota pour les USA
en plein choc pétrolier, 1974 |
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La bourse de Tokyo devient la plus grande
place financière du monde en 1987 |
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